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Lundi 11septembre 2023

 

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Le Groupe Senzala

Par Maître Itamar

 

En 1963 un groupe de jeunes amateurs de Capoeira, s’entraînait sur le toit d’un immeuble du quartier de Laranjeiras; dans la partie sud de Rio où habitaient Paulo et Rafael. C’était Paulo, qui avait pratiqué la Capoeira à Salvador avec Maître Bimba, qui dirigeait les entraînements. Ce n’était pas un professeur de Capoeira experimenté, mais il enseignait ce qu’il savait. Jusqu’alors, je ne connaissais pas encore ce groupe. J’ai commencé la Capoeira à Lapa, le quartier où je résidais, au centre de Rio de Janeiro. Un ami nommé Paulo Brasil pratiquait la capoeira avec le professeur de Judo, Rudholf Hermany à l’école d’éducation physique de la U.F.R.J.; à l’époque, Université du Brésil. Hermany était champion de Judo, mais il était aussi amateur de capoeira et le style qu’il pratiquait était appelé : Capoeira de Sinhô, du Maître Sinhôzinho.

Paulo Brasil était mon ami, um peu plus agé, mais nous traînions ensemble, et un jour, en allant à la plage de Flamengo, nous nous sommes arrêtés au millieu du chemin pour qu’il me montre quelques mouvements de capoeira, car je n’en avais jamais vu. A la fin de sa démonstration s’est approché un noir, maigre avec un tee-shirt à manches longues, nous a appelés “play-boys” et nous a demandé gentiment si nous étions pratiquants de capoeira. Il s’est présenté comme un ex-élève de Maître Maré, de Salvador, Bahia, et nous a dit que son nom était Bôca. A partir de là, je me suis entraîné assudûment avec Bôca, au même endroit, sur les pelouses du terrassement du Flamengo. Avec lui, j’ai appris à jouer du berimbau et à chanter quelques chansons de capoeira, et chaque jour je m’intéressais un peu plus à cet art jusqu’ici inconnu pour moi. Au bout de trois mois, Bôca promis de nous emmener, Paulo et moi, dans un endroit où de playboys (comme il appelait les jeunes blancs) s’entraînaient à la capoeira. Nous arrivâmes à l’ancien tréâtre jeune, dans le quartier de Botafogo, dans la partie sud de la ville.

Il y avait là un groupe de jeunes, les mêmes qui s’entraînaient sur le toit,desquels, ceux qui se sont les plus distingués furent : Gato, Gil, Preguiça et les frères, Rafael et Paulo. Nous fûmes très bien reçus, en partie parce qu’aucun d’entre eux ne jouaient du berimbau, et quand ils virent le berimbau dans mes mains, ils eurent la certitude que quelque chose allait changer à partir de là. Ils s’entraînaient avec un disque de Maître Bimba, et c’est ansi que j’integrais le Groupe Senzala, qui à cette époque n’avait encore été baptisé de la sorte, mais “existais déjà”. Je commençai à frequenter le théâtre jeune et de là nous déménageâmes pour la rue Benjamim Constant, dans un petit Club qui nous prêtait une salle. Nous restâmes peu de temps et de là fûmes à l’association Maranhense, au large du Machado, également dans les quartiers sud de la ville.

Nous y fîmes la conaissance de Maranhão, professeur de Judo, qui intégra le groupe en tant que chanteur, avec sa belle voix, et également comme jouer de berimbau. Après quelques mois, nous déménageâmes encore une fois pour la fondation Getulio Vargas, où nous avions un arrangement: donner des cours a qui le desirait, en échange d’une petite mensualité. En 1964, je partis pour Brasília rendre visite à mon frère qui y hatitait. En visite à une académie de Judô je fus reçu par le professeur, appelé Miúra, qui me demanda si j’étais intéressé par l’aprentissage du Judo, ce à quoi je répondis par la négative, car je m’entraînais à la capoeira et ce fut lui qui me présenta son élève, à l’époque ceinture verte, nommé Claudio, autre passionné de capoeira et qui s’entraînait également avec un groupe d’amis. Le lendemain, rendezvous fut pris pour en entraînement, et là je connus Hélio Tabosa, qui plus tard en vint à integrer le groupe devenant le représentant à Brasilia du Groupe Senzala.

Lors de ses visites à Rio pendant les fêtes de fin d’année, Claudio et moi, nous rencontrâmes plusieurs fois, et quand sonna l’heure pour lui du retour à Brasilia, Claudio me présenta Marcelo (aujourd’hui Peixinho, surnom donné par moi) et il me demanda qu’il reste pour s’entraîner, étant donné qu’il était très intéressé.

Ansi s’ajouta un nouveau compagnon d’entraînement. Peixinho commençant à participer aux entraînements que je faisais avec Bôca, et je l’emmenai également au sein du groupe. Claudio et moi nous sommes toujours très bien entendus, nous nous traitions en frères, et au cours du second voyage qu’il fit à Rio de Janeiro je l’emmenai connaître le groupe qui une fois de plus avait déménagé cette fois ci dans le quartier du Cosme Velho, et notre académie s’installa dans une salle des fêtes, dans la maison d’un ami, appelé Helinho et Claudio aussi intégra le groupe. Le groupe rendait des visites fréquentes aux académies de banlieue, où nos gagnâmes de l’experiences et aussi le respect des autres capoeiristes.

Nous apprîmes beaucoup avec ces vieux maîtres qui nous reçurent à bras ouvertes et parmi eux je dois distinguer le nom de Maître Arthur Emídio. En 1965, nous fîmes notre première exibition de capoeira au Club Germania, à Botafogo, et le présentateur de la fête nous demanda le nom du groupe, car il devait nous présenter par ce nom, et c’est ansi que surgit le nom du Groupe Senzala, de maniére improvisée.

Nous fîmes également plusieurs entraînements sur le toit, auxquels participaient: Garrincha et Sorriso, qui étaient des enfants. En 1967, nous fûmes conviés à participer à une rencontre qui aurait lieu de 20 septembre, appelé; Berimbau de Ouro (Berimbau D’or) à la foire de la Providence, qui à l’époque se tenait autour du lac Rodrigo de Freitas. C’était une exibition par groupe et chaque groupe devait présenter un couple qui jouerait 6 minutes sans s’arreter. La comission des juges était composée d’un groupe de messieurs de l’association des amis du Folklore. Nous gagnâmes ce trophée trois fois de suite, le gardant définitivement.

En 1968, nous connûmes Nestor, qui étudiait à la faculté d’ingénierie et fut amené par Gato, qui y étudiait également. Nestor avait été élève de Maître Leopoldina. Toujours en 1968, six ans après la formation du groupe, arriva Augusto (Baiano Anzol). Baiano Anzol avait été élève de Maître Bimba, mais ne chantait pas, ne jouait d’aucun instrument et donc, n’apporta rien au Groupe Senzala. Il a écrit un livre, avec plusieurs photos de capoeira, utilisant à l’époque un de mes élèves, nommé Angelo Gabriel (Biel).

En 1971, nous déménageâmes une fois de plus, pour l’association des serviteurs civils du Brésil, à Botafogo. Le Groupe Senzala était déjà connu nationalement et également très respecté, notamment parce qu’il n’avait pas de maître, une personne qui l’oriente.

Nous apprenions les uns avec les autres, profitant du voyage des uns à Salvador, qui revenaient avec des informations précieuses et aussi avec des maîtres de Bahia en visite à Rio de Janeiro, qui nous soutenaient. Les cas échéant il me faut citer le nom du Maître Camisa Roxa, qui à mes yeux, fut celui qui nous aida le plus, et aussi de Maître Itapoã, qui nous enseigna la danse du Maculelê.

En 1973, 11 ans après la formation du Groupe Senzala, nous reçûmes son frère, à la demande de Maître Camisa Roxa: Camisinha, (aujourd’hui, Maître Camisa). Camisinha avait suivi le cours de formation dans l’académie de Maître Bimba, qui d’après Maître Itapoã, dure environ 5 mois. Il avait 16 ans lorsqu’il entra dans lê Groupe Senzala. Camisinha resta 18 ans dans le Groupe Senzala et forma son propre groupe: Abadá Capoeira. Le Groupe Senzala, pour n’avoir pas eu un Maître, une personne centrale qui dirige les entraînements, en vint, avec ce qu’il apprisa auprès des maîtres bahianais qui venaient à Rio de Janeiro, à créer un style propre, qui n’était ni Angola ni Regional, et qui nous appelons: “Capoeira DA Senzala”, style utilisé par plusieurs groupes, efficace et rigoreaux. Bien qu’ayant tant de temps d’existence le Groupe Senzala ne possède que 13 cordes rouges, graduations maxilame au sein de Groupe Senzala.

Le Groupe Senzala fait partie des plus grand du monde, sachant que certains groupes, dont Abadá Capoeira et Capoeira Brasil, furent fondés par des maîtres qui sortirent du Groupe Senzala. La plupart de ces maîtres ont fait des études supérieures. Il est fréquent de lire dans des interviews de revues de capoeira, qu’un maître d’un autre groupe y dise avec orgueil: J’ai fait partie du Groupe Senzala, et c’est également ce qui nous fait penser que tous nos efforts ont valu la peine.

CORDES ROUGES FONDATEURS DU GROUPE SENZALA ENCORE EN ACTIVITÉ :

Rafael, Gato, Gil, Garrincha, Sorriso, Itamar, Peixinho.

CORDES ROUGES, FORMÉES PAR LE GROUPE SENZALA :

Tony 1983, Ramos et Elias 1990, Beto, Feijão et Amendoim 2002.

D’autres maîtres ont participé du Groupe Senzala, certains ont abandonné la capoeira. Les maîtres Borracha, Paulo et Helio Tabosa. Je dois remémorer que des gens comme Claudio Brasília et Paulo Flôres, n’en sont eloignés que physiquement, car ils ont la capoeira et le Groupe Senzala dans le coeur.

Pour finir, il me faut parler de Preguiça qui a subtilisé le trophée “Berimbau de Ouro“ l’emportant avec lui à l’occasion de son départ pour les États-Unis.